Morgane THIONNeuroscientifique
Morgane Thion concentre ses recherches sur les microglies, principales cellules immunitaires du cerveau, au cours du développement cérébral. Elle s’intéresse particulièrement à leur développement et à leurs rôles dans la formation des circuits neuronaux et du système vasculaire. Après avoir réalisé sa thèse à l’Institut Curie (2010-2014), elle a effectué un postdoctorat dans le laboratoire de Sonia Garel à l’Institut de Biologie de l’École Normale Supérieure (IBENS). Recrutée au CNRS en tant que chargée de recherche en 2018, elle monte et codirige une nouvelle équipe de recherche au Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (CIRB, CNRS/Collège de France/Inserm) depuis 2023. Le projet « MicroBBB » de Morgane Thion explore le dialogue entre les microglies et la barrière hématoencéphalique au cours du développement prénatal, ainsi que l’influence du microbiote maternel sur ces interactions immunovasculaires. Ses recherches bénéficient notamment du soutien financier de l’ANR (JCJC) et de la Fondation pour la Recherche sur la Cerveau (FRC).
MicroBBB - Dialogue prénatal entre les microglies, la barrière hématoencéphalique et le microbiote maternel
Le fonctionnement du cerveau peut être influencé par des signaux corporels véhiculés par le système vasculaire et régulés par la barrière hémato-encéphalique (BHE), une barrière sélective et modulable qui contrôle les substances et cellules qui entrent ou sortent du cerveau. Les défauts de la BHE sont présents dans diverses pathologies cérébrales, mais leur contribution précise reste peu comprise. Il est donc essentiel de mieux comprendre comment la BHE se développe et interagit avec les cellules cérébrales en condition physiologique et pathologique.
Les microglies, les macrophages résidents du cerveau, colonisent très tôt le cerveau embryonnaire où elles y interagissent étroitement avec le système vasculaire. Le projet se concentre sur le dialogue réciproque entre les microglies, la BHE et le microbiote maternel au cours de la vie prénatale. Nous analysons la cinétique et les mécanismes d’interaction entre les composants de la BHE et les microglies, leurs impacts fonctionnels réciproques, ainsi que l'influence du microbiote maternel sur la formation et l'intégrité de la BHE. Pour établir un cadre intégré de ces interactions, nous utilisons des approches multidisciplinaires en combinant des modèles murins et des échantillons humains avec des techniques d'imagerie et de transcriptomique en cellule unique. Ce projet pourrait également permettre de mieux comprendre comment les signaux dérivés du microbiote modulent le développement cérébral.