Marc ALLASSONNIERE-TANGLinguiste
Chercheur CNRS au laboratoire Éco-Anthropologie (CNRS / MNHN / Université Paris Cité), spécialisé en linguistique et traitement automatique du langage, Marc Allassonnière-Tang s’interroge sur les interactions entre le cerveau, la culture et la langue, et plus précisément sur la manière dont les langues catégorisent les noms et quelles en sont les raisons.
Mandarin et français dans son enfance, puis anglais, arabe et enfin suédois durant son parcours scolaire et professionnel, Marc Allassonnière-Tang a toujours évolué dans un environnement polyglotte. Très tôt, « je me suis demandé pourquoi les langues sont comme nous les connaissons aujourd’hui, et comment le langage peut interagir avec le système cognitif et les cultures », confie-t-il.
Après deux années au sein de l’entreprise ASUS, il suit un master en linguistique à Taïwan, puis un doctorat entre l’Inalco, en France, et l’université d’Uppsala, en Suède. En 2021, après un post-doctorat au laboratoire Dynamique du langage (DDL, CNRS / Université Lumière Lyon 2), Marc Allassonnière-Tang intègre le CNRS au laboratoire Éco-Anthropologie.
Combinant différent types de données et de méthodes qualitatives et quantitatives, ses travaux portent— « mais ne s’y limitent pas », comme il le précise lui-même — sur les systèmes de classification nominale comprenant le genre, comme en Swahili par exemple, fondé sur des catégories comme les humains ou les plantes ; ou sur les classificateurs, comme en mandarin, où les entités peuvent être catégorisées en distinguant la forme ou la fonction des objets.
L'objectif principal de ces recherches est ainsi d’expliquer la diversité, la fonction et la structure de ces systèmes utilisés dans près de la moitié des langues du monde. Marc Allassonnière-Tang souhaite désormais développer une base de données, accessible au grand public, qui documenterait les manières dont les quelque 7 000 langues du monde catégorisent les noms. « Cela me permettra d’analyser quelles catégories sont les plus communes. Et de déterminer lesquelles sont universelles ou spécifiques à certaines régions ou cultures », s’enthousiasme le linguiste.