Jean-Léon MaîtreChercheur en biologie
Chercheur en biologie et chef de l’équipe de recherche Mécanique du développement des mammifères au sein du laboratoire Génétique et biologie du développement1 .
" Je me passionne pour les forces qui sculptent le vivant depuis ma thèse sur le poisson zèbre. À cette époque, j’essayais de comprendre comment les cellules collent entre elles et en tant que biologiste, je ne soupçonnais pas que ceci m’emmènerait à l’interface avec la physique de la matière molle ! Explorer le vivant en le considérant comme un matériau nous guide vers des découvertes surprenantes. La première étude de notre équipe soutient que notre axe dorso-ventral pourrait être positionné par fracturation hydraulique des contacts entre cellules ! Plus récemment, nous utilisons les mêmes approches sur des embryons humains issus de fertilisation in vitro sans projet parental et donnés à la recherche. Nous explorons avec excitation et humilité les forces qui sculptent l’embryon humain avec l’espoir que ces nouvelles connaissances sur notre développement embryonnaire seront utiles aux traitements de l’infertilité. "
- Laboratoire génétique et biologie du développement
- Institut des sciences biologiques
- Délégation Paris-Centre
- 1 CNRS/Institut Curie/Inserm
CV
- 2012 : Doctorat en biologie de Institute of science and technology Austria (Autriche) (Laboratoire professeur Carl-Philipp Heisenberg)
- 2016 : Chef de l’équipe Mécanique du développement des mammifères au sein du laboratoire Génétique et biologie du développement
- 2016 : Entrée au CNRS – Chargé de recherche au laboratoire Génétique et biologie du développement
- 2017 : ERC Starting Grant MECHABLASTO (Morphogenesis during pre-implantation development: molecular and mechanical regulation)
- 2019 : EMBO young investigator
La physique du premier épithélium des mammifères - EpiPhys
Durant ses tous premiers jours, l’embryon de mammifère forme à sa surface son tout premier épithélium, un type de tissu retrouvé dans presque tous les organes de notre corps. Ce tissu étanche et polarisé permet le remplissage au sein de l’embryon d’une cavité fluide, ou lumen, dont la position détermine le point d’attachement de l’embryon à l’utérus maternel. Nous avons découvert que certaines propriétés physiques de cet épithélium, comme l’adhésion ou la tension de surface des cellules, contribuent à positionner ce lumen. Ainsi, le projet EpiPhys vise à caractériser les propriétés physiques du premier épithélium des mammifères pour comprendre leur rôle dans le positionnement du lumen. Grâce à de nouveaux outils microfluidiques et optiques, nous mesurerons, pour la première fois in vivo, la perméabilité de l’épithélium, ainsi que les propriétés mécaniques de la membrane plasmique et du noyau des cellules. Cela nous permettra, dans un deuxième temps, de manipuler ces propriétés afin de tester comment elles influencent la position du lumen. Ainsi, cette étude nous permettra de mieux comprendre comment les propriétés physiques des épithéliums sculptent notre corps.