Amandine GUERINOTChimie moléculaire
Ingénieure à l’ESPCI – PSL, j’ai obtenu un doctorat en chimie moléculaire de l’Université Pierre-et-Marie-Curie (aujourd’hui Sorbonne Université). Mon travail de thèse était articulé autour de l’utilisation en catalyse de complexes de fer, métal abondant, peu coûteux et peu toxique. L’objectif était de développer des méthodes durables pour la préparation d’une diversité de petites molécules présentant des motifs d’intérêt en chimie médicinale.
J’ai ensuite réalisé un premier stage post-doctoral à l’Université du Québec à Montréal au cours duquel je me suis intéressée à la synthèse d’un alcaloïde. Deux autres post-doctorats, effectués à l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay puis à l’Université Paris Descartes (aujourd’hui Université Paris-Cité) m’ont permise de poursuivre mes recherches en catalyse métallique et chimie organométallique. Depuis 2013, je suis maître de conférences à l’ESPCI – PSL au sein de l’unité Chimie moléculaire, macromoléculaire, matériaux (C3M, CNRS/ESPCI Paris - PSL). Mes activités de recherche sont centrées sur la mise au point de transformations innovantes catalysées par des métaux abondants (fer, cobalt) dans le cadre du développement d’une chimie de synthèse durable.
Projet "Icar"
La crise sanitaire a contribué à souligner l’importance de synthétiser de nouvelles petites molécules pour améliorer des traitements existants ou lutter contre des virus émergents. En parallèle, les enjeux cruciaux écologiques et climatiques imposent aux chimistes d’amorcer une transition franche vers le développement de méthodes de synthèse plus durables. Dans cette optique, l’utilisation de matières premières abondantes et de sources d’énergie basse consommation est un défi majeur. C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet Icar. Son objectif est de mettre au point des réactions induites par la lumière, catalysées par un complexe de fer et permettant la transformation de composés abondants, les acides carboxyliques, en une bibliothèque de molécules d’intérêt, notamment pour la chimie médicinale.
En combinant une source d’énergie durable, l’utilisation d’un catalyseur centré sur le second métal le plus abondant dans la croûte terrestre et le recours à des matières premières potentiellement biosourcées, ces réactions répondront parfaitement aux critères relatifs à une chimie plus respectueuse de l’environnement. Ce projet contribuera ainsi à proposer une alternative plus soutenable aux méthodes de photocatalyse existantes qui reposent principalement sur l’utilisation de complexes incorporant des métaux précieux.