3 jeunes chercheuses distinguées par le prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco

Distinction

Chaque année, la Fondation L'Oréal récompense l’excellence de la recherche féminine en France et à l’international à travers plusieurs distinctions. En 2023, 35 jeunes chercheuses françaises viennent de recevoir une bourse Jeunes Talents France for Women in Science, dont trois sont rattachées à des laboratoires de la circonscription Paris-Centre.

Louise Denis, doctorante au Laboratoire d'imagerie biomédicale (LIB, CNRS/INSERM/SORBONNE UNIV)

© Clémence Losfeld
© Clémence Losfeld

Après un semestre de médecine, Louise Denis s'est rendu compte qu'elle souhaite comprendre physiquement les mécanismes du corps humain et s'est réorientée vers une école d’ingénieurs. Elle s'est alors spécialisée sur l’imagerie médicale pour plonger dans les rouages du vivant. Sa thèse, au sein du Laboratoire d’Imagerie Biomédicale de Sorbonne Université, porte sur l’échographie super-résolue, une technique qui utilise des microbulles de gaz injectées par voie intraveineuse dans le sang pour cartographier le réseau microvasculaire. Son moteur au quotidien ? Faire connaître cette technique au monde hospitalier pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès à l’échographie super-résolue.

Les enjeux de ses recherches et leurs applications sont divers. L’échographie super-résolue permet l’imagerie de micro-vaisseaux du corps humain. Elle peut être utilisée pour identifier les différents types d’AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux). De plus, étant portable, elle pourrait être réalisée directement dans l’ambulance. La prise en charge des traitements serait accélérée, un enjeu majeur dans le cas d’AVC où 2 millions de neurones meurent chaque minute. Une autre application possible est le diagnostic précoce des tumeurs permettant un traitement anticipé.

Virginie Do, doctorante au Laboratoire d'analyse et modélisation de systèmes pour l'aide à la décision (LAMSADE, CNRS/UNIV PARIS DAUPHINE - PSL) )

© Clémence Losfeld
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Après avoir approfondi ses connaissances en mathématiques appliquées et en informatique à l’École polytechnique, Virginie Do souhaite apporter une composante en sciences sociales dans son parcours grâce à un master en social data science à l’Université d’Oxford. Elle y découvre les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et décide d’y consacrer ses recherches. Elle vient ainsi de soutenir une thèse au sein de LAMSADE sur l’élaboration de méthodes permettant d’évaluer et de corriger les biais de genre, d’origine, dans les algorithmes.

Ses recherches portent sur le développement de nouveaux algorithmes d'intelligence artificielle. Elle a ainsi développé de nouveaux algorithmes de recommandation de contenu sur les réseaux sociaux qui sont capables de booster les créateurs sous-représentés sans détruire la qualité des recommandations pour les utilisateurs. Cela lui permet de rendre plus visibles les créateurs marginalisés. Elle s'intéresse aussi aux impacts sociétaux des systèmes d'IA dite générative, comme ChatGPT. Le défi majeur est de comprendre comment elle peut garantir que ces systèmes soient développés et utilisés de manière responsable et éthique, tout en produisant des résultats bénéfiques pour tous les utilisateurs.

Lina El Hajji, doctorante au laboratoire des biomolécules (LBM,CNRS/ENS - PSL/SORBONNE UNIV)

© Clémence Losfeld
© Clémence Losfeld

Le parcours de Lina El Hajji est marqué par son intérêt pour la chimie. Après son lycée au Maroc, elle décide de poursuivre ses études en France et intègre le département de chimie de l’École Normale Supérieure de Paris. Là-bas, elle découvre l’importance de la recherche à travers des conférences et des stages en laboratoire. Au fil de ces rencontres, elle se passionne pour les questions d’imagerie biologique et de microscopie à fluorescence. Dans le cadre de sa thèse, elle rejoint le Laboratoire des Biomolécules à Sorbonne Université pour continuer à explorer ces thématiques, avec la volonté de faire de l’enseignement un pilier de son avenir professionnel.

Ses projets portent sur l’amélioration de l’imagerie biologique grâce à une nouvelle génération de marqueurs, ou rapporteurs, chimio-génétiques fluorescents. Ils vont lui permettre de visualiser précisément et en temps réel les molécules impliquées dans les processus régissant le fonctionnement des organismes vivants. De quoi améliorer sa compréhension du vivant et de mieux comprendre, à l’échelle des molécules, les mécanismes de développement de certaines maladies.