Suivre les animaux à la trace grâce à leurs dents
L'origine géographique des hommes et des animaux peut être approchée par l'analyse isotopique en strontium de l'émail dentaire. Mais la capacité de cette méthode à suivre des mobilités successives reste encore à démontrer. Une étude publiée dans la revue Scientific Reports par des chercheur·es du CNRS, du MNHN, de l’Inalco et de l’Institut d’Archéologie de Mongolie, dont des scientifiques issus du laboratoire Archéozoologie, Archéobotanique: Sociétés, Pratiques et Environnements (AASPE – CNRS / MNHN), du Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation (CESCO - CNRS / MNHN / Sorbonne Université) et du Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE – CNRS / Université de Montpellier / IRD / EPHE), vient combler cette lacune. Les résultats, qui portent sur des dents de moutons appartenant à des éleveurs nomades de Mongolie, et dont les déplacements pluriannuels ont été documentés par un suivi GPS, montrent qu’il est possible de suivre une mobilité fréquente (de l’ordre du mois) grâce à l’analyse isotopique à haute résolution de l’émail. Cette approche originale permet des reconstructions raffinées et beaucoup plus détaillées des pratiques pastorales et donc de la culture nomade en général. Ces résultats offrent de nouvelles perspectives dans diverses disciplines, et notamment en écologie, en anthropologie et en archéologie.
Laboratoires de la circonscription Paris-Centre impliqués dans cette étude
- Éco-anthropologie (EA – CNRS / MNHN)
- Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM – CNRS / Sorbonne Université / INSERM)
- Histoire naturelle de l'Homme préhistorique (HNHP – CNRS / MNHN / Université de Perpignan Via Domitia)