Les secrets du baume d’une momie égyptienne révélés par spectroscopie

Résultat scientifique Chimie

Le baume qui recouvrait les momies égyptiennes est un mélange complexe comprenant entre autres, des résines végétales, des cires animales ou végétales, des graisses, et des asphaltènes, composant le plus stable du bitume. En analysant des prélèvements de ce baume par résonance paramagnétique électronique (RPE) sur différentes momies d’âges allant de la Basse époque à la période Ptolémaïque (7ème siècle AvJC à 30 AvJC), des scientifiques de l’Institut de recherche de chimie de Paris (IRCP, CNRS/Chimie ParisTech) et du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) ont détecté la présence de composés qui ne peuvent provenir que de la dégradation du bitume au cours du processus naturel de momification. Travail d’analyse délicat car ces composés donnent des signatures spectroscopiques proches de celles observées pour les bitumes non dégradés.

Les chercheurs ont ensuite observé que ces produits de dégradation étaient absents du baume prélevé sur une momie du « Château-musée » de Boulogne sur Mer, et que celui-ci présentait des caractéristiques très semblables à celles du bitume que l’on trouve toujours actuellement en Judée. Résultat qui indique par ailleurs que cette momie a probablement subi une restauration avant son acquisition par le musée au début du 19ème siècle. Ces résultats sont publiés dans la revue Analytical Chemistry.

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Contact

Didier GOURIER
Enseignant-chercheur à l'Institut de Recherche de Chimie Paris (IRCP, CNRS/Chimie ParisTech)
Service communication - Institut de chimie du CNRS