Quand les artistes de Chauvet ont peint leurs œuvres, l’arche du Pont d’Arc était déjà là
La grotte Chauvet, située à l’entrée des gorges de l’Ardèche, possède les plus anciennes fresques peintes de l’Humanité, datant de 36 000 ans. La conservation et l’esthétisme de ces fresques ont même justifié son classement au patrimoine mondial de l’Humanité en 2014, vingt ans après sa découverte. Cette cavité, située près du Pont d’Arc dans un paysage remarquable, a fait se poser la question : est-ce que les hommes qui ont peint ces fresques voyaient et se déplaçaient dans le même paysage que nous ? Voyaient-ils la même arche ? Des scientifiques du CNRS, de l’Université Savoie Mont Blanc et du Muséum national d’Histoire naturelle ont obtenu la réponse. L’étude des reliefs et l’usage original des mathématiques appliquées à la datation des sables transportés par l’eau de la rivière Ardèche leurs ont permis de dater l’ouverture de l’arche du Pont d’Arc à environ 124 000 ans. Cette étude publiée le 26 avril dans Scientific Reports permet de confirmer que les communautés passées ont donc connu les mêmes repères paysagers qu’aujourd’hui, c’est-à-dire l’entrée de la gorge, une arche et une vire naturelle (passage naturel dans la paroi escarpée) conduisant directement à l’entrée de la grotte, qui était alors grande ouverte.
Laboratoire de la circonscription impliqué dans cette étude :
- Histoire naturelle de l'Homme préhistorique (HNHP, CNRS/MNHN/Université de Perpignan - Via Domitia)