Prix de l'Académie des sciences 2023 : 16 lauréats liés au CNRS dans la circonscription Paris-Centre

Distinction

L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, 16 prix impliquent des chercheurs CNRS ou rattachés à ses unités mixtes de recherche (UMR) dans la circonscription Paris-Centre. Ces récompenses viennent honorer des personnalités scientifiques d’expérience ou des jeunes chercheurs en début de carrière.

Découvrez tous les lauréats CNRS ou rattachés à ses UMR

​​​Renata BASTO, Prix de la Fondation Léon Alexandre Etancelin/Fondation de l'Académie des sciences (4 000 €)

Directrice de recherche au CNRS et à l'Institut Curie dans l’unité de Biologie Cellulaire et Cancer à Paris (INSB)
Renata Basto s’intéresse aux mécanismes qui régulent le nombre de centrosomes et de chromosomes dans les cellules et tissus, et comment ceux-ci peuvent parfois dysfonctionner et causer des pathologies telles que le cancer. Dernièrement des travaux de son équipe ont ainsi identifié pour la première fois de nouvelles anomalies au niveau du centre organisateur des microtubules, le centrosome, dans les cancers de l’ovaire.

Jacques BESSON, Grand prix Institut Mines télécom (IMT)

Directeur de recherche CNRS au Centre des Matériaux Mines Paris PSL (CNRS / Mines Paris PSL) (Insis)
Jacques Besson s’intéresse à l’endommagement et à la rupture brutale des matériaux métalliques. À partir d’essais mécaniques richement instrumentés, il développe des modèles permettant de prédire leur comportement jusqu’à rupture. Ces modèles sont ensuite utilisés dans des codes de calcul pour évaluer la sûreté et la durabilité d’installations industrielles des secteurs de l’énergie et des transports.

Isabelle BLOCH, Médaille des sciences mécaniques et informatiques

Professeure à Sorbonne Université, membre du laboratoire LIP6 (CNRS / Sorbonne Université) (INS2I)
Isabelle Bloch s'intéresse aux modèles formels de représentation des connaissances et de raisonnement, en particulier sur l'espace, avec des approches d'intelligence artificielle hybride, combinant formalismes logiques et apprentissage à partir de données. Les applications portent sur l'interprétation d'images médicales, en collaboration avec des radiologues et des chirurgiens.

Stéphane CHARLOT, Prix de Sciences de l'Univers/Fondation Henri DESLANDRES de l'Académie des sciences (6 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS/Sorbonne Université) (Insu)
Stéphane Charlot est spécialiste de l’interprétation spectrale de la lumière émise par les populations stellaires et le milieu interstellaire, ses modèles ont permis des avancées majeures dans la compréhension des phénomènes physiques qui régissent la formation et l’évolution des galaxies. Il a accompagné le développement du spectrographe proche-infrarouge à bord du télescope spatial James Webb, qu’il utilise pour explorer l’aube cosmique.

Francis CORSON, Prix Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (2 500 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS (CNRS / ENS - PSL / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (INP)
À l'interface entre la physique et la biologie du développement, les recherches de Francis Corson menées en étroite collaboration avec des expérimentateurs s'appuient sur l'aller et retour entre théorie, modélisation et expériences pour éclairer la dynamique des processus de développement. Cette approche interdisciplinaire a notamment permis de mieux comprendre comment des structures complexes peuvent s'auto-organiser au cours du développement, et de mettre en évidence le rôle des forces mécaniques dans l'établissement du plan corporel des vertébrés.

Filippo DEL BENE, Prix Mémain-Pelletier/Fondation de l'Institut de France (3 000 €)

Directeur de recherche Inserm, à l'Institut de la Vision (CNRS / Inserm / Sorbonne Université) (INSB)
Les travaux de Filippo Del Bene se concentrent sur l'étude du système visuel afin de comprendre son développement et son fonctionnement. Dans ses recherches, il utilise des embryons et des larves de poisson zèbre comme modèle pour étudier les circuits neuronaux qui régulent des comportements tels que la fuite face à des stimuli visuels aversifs ou la prédation en présence de proies potentielles. Ses travaux ont également permis de déchiffrer l'évolution de ces circuits chez les vertébrés et leur capacité à s'adapter à différentes conditions environnementales.

Eleonora DI NEZZA, Prix Reine-Elizabeth général veuve Le Conte/Fondation Pierre LE CONTE de l'Académie des sciences (2 000 €)

Professeure à l'Institut de mathématiques – Paris Rive Gauche (CNRS / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (Insmi)
Eleonora Di Nezza travaille à l'interface de plusieurs domaines tels que la géométrie complexe et différentielle ainsi que la géométrie algébrique, plus précisément en géométrie kählérienne.
En particulier, ses travaux sur les équations de Monge-Ampère dégénérées et la théorie du pluripotentiel ont reçu beaucoup d’attention et en 2021 elle s'est vue décerner la médaille de bronze du CNRS. Elle est lauréate IUF Junior de la promotion 2023.

Emmanuel DORMY, Prix​ Mergier-Bourdeix (35 000 €)

Directeur de recherche CNRS au département de mathématiques et applications à l’École normale supérieure (CNRS / ENS – PSL) (Insmi)
Emmanuel Dormy est spécialiste de dynamique des fluides, en particulier en géophysique, son approche est caractérisée par une forte interdisciplinarité impliquant des développements mathématiques et numériques. Il étudie tant les planètes, les étoiles et les galaxies, que le déferlement des vagues ou encore l’œil des cyclones tropicaux. Il a notamment obtenu des résultats fondamentaux sur l’effet dynamo, à l’origine du champ magnétique terrestre.

Valentina EMILIA​NI, Prix Clément Codron/Fondation de l'Institut de France (20 000 €)

Directrice de recherche au CNRS à l'Institut de la vision (CNRS / Inserm / Sorbonne Université) (INSB)
Valentina Emiliani a joué un rôle clé dans la révolution de l'optogénétique en introduisant l'utilisation de techniques telles que l'holographie, le contraste de phase généralisé et la focalisation temporelle pour sculpter le volume d'excitation de manière adaptée aux cibles sélectionnées. En combinant ces techniques avec l'optogénétique, elle a réussi à contrôler l'activité neuronale avec une précision spatio-temporelle inégalée. Dirigeant une équipe interdisciplinaire, elle mène des recherches de pointe à l’interface entre la photonique et la neuroscience, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles découvertes sur le fonctionnement du cerveau.

Geoffroy LEROSEY, Prix Lazare Carnot (30 500 €)

Fondateur, président et directeur scientifique de la société Greenerwave, chercheur CNRS à l’Institut Langevin (CNRS / ESPCI Paris) en détachement (Insis)
Geoffroy Lerosey a proposé une approche unique de contrôle des ondes électromagnétiques basée sur des surfaces intelligentes reconfigurables. Agissant comme des « miroirs » déformables en temps réel, ils constituent le cœur technologique de Greenerwave. Les débouchés principaux concernent les télécommunications, la détection et l’imagerie radar.

Cath​erine LLOREN-CORTES, Médaille des applications des sciences

Neuropharmacologue, directrice de recherche émérite Inserm, membre de l’Académie européenne des sciences, Catherine Llorens-Cortes a dirigé pendant plus de 20 ans au Collège de France le laboratoire Neuropeptides centraux et régulations hydriques et cardiovasculaires (Inserm U691), intégré en 2011 dans le Centre interdisciplinaire de recherche en biologie du Collège de France (CNRS / Collège de France / Inserm) (INSB)
Ses travaux ont conduit à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance cardiaque (IC) et l’hyponatrémie. Ils ont permis la découverte de plusieurs molécules d’intérêt thérapeutique et d’initier une recherche innovante allant du laboratoire jusqu’au stade clinique. Ainsi le firibastat, premier inhibiteur l’aminopeptidase A à pénétrer dans le cerveau, en bloquant l’hyperactivité du système rénine-angiotensine cérébral ainsi que l’hyperactivité sympathique, diminue la pression artérielle dans plusieurs modèles expérimentaux d’HTA et améliore la fonction cardiaque dans un modèle d’IC après infarctus du myocarde (IM). Ces données ont été retrouvées dans un essai clinique de phase II chez le patient après un premier IM, ou le traitement par le firibastat prévient le dysfonctionnement ventriculaire gauche avec une bonne tolérance tensionnelle. De plus, la découverte d’analogues de l’apéline tel que le LIT01-196, a montré que l’activation du récepteur de l’apéline par ce composé pourrait constituer une nouvelle approche du traitement de l’hyponatrémie.

Bogdan MALAESCU, Prix Jaffé/Fondation de l'Institut de France (3 425 €)

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire de physique nucléaire et de hautes énergies (CNRS/IN2P3/Sorbonne Université/Université Paris Cité) (IN2P3)
Bogdan Malaescu s'intéresse aux études expérimentales et phénoménologiques de la chromodynamique quantique, ainsi qu'aux méthodes statistiques qui y sont employées. Dans ces études, il utilise des données de haute précision des spectres hadroniques dans les collisions électron-positron, ainsi que des données à la frontière d'énergie collectées avec l'expérience ATLAS au LHC. Il est un acteur majeur pour la détermination de la contribution hadronique au moment magnétique anomal du muon (g-2).

Stéphane P​OPINET, Prix Alfred Verdaguer/Fondation de l'Institut de France (3 000 €)

Directeur de recherche CNRS à l'Institut Jean le Rond d'Alembert (CNRS / Sorbonne Université) (Insis)
Stéphane Popinet s'intéresse au développement et à l'application de méthodes numériques en mécanique des fluides pour comprendre de nombreux phénomènes physiques : échanges entre l'océan et l'atmosphère, milieux granulaires, écoulements microfluidiques, tsunamis et vagues... Il est également l'auteur des logiciels libres bien connus Gerris et Basilisk et promeut depuis de nombreuses années une science ouverte et collaborative.

Pierre SCHAPIRA, Prix Sophie Germain (Mathématiques)

Professeur émérite à l’Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche (CNRS / Sorbonne Université / Université Paris Cité) (Insmi)

Pierre Schapira est un spécialiste de l'analyse algébrique et microlocale dont l'objectif est de traiter les problèmes de l'analyse avec les outils de la géométrie algébrique. Il a en particulier introduit avec Masaki Kashiwara la théorie microlocale des faisceaux qui, après avoir changé l'approche des systèmes d'équations aux dérivées partielles linéaires, joue maintenant un rôle essentiel en topologie symplectique.

Julien TIERNY, Prix ​Espoir Institut Mines Télécom (IMT) (15 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université) (INS2I)
Les travaux de Julien Tierny portent sur le développement de méthodes informatiques pour l'analyse de données. Son expertise repose sur l'exploitation de concepts mathématiques issus de la topologie pour la recherche et l'analyse de motifs structurels au sein de données complexes et large échelle. Ses résultats sont disponibles au sein de la bibliothèque logicielle open-source "Topology ToolKit", dont il est le créateur.

Claire WILHELM, M​édaille de chimie

Directrice de recherche CNRS au Laboratoire physico-chimie Curie (CNRS / Institut Curie / Sorbonne Université) (INC)
Claire Wilhelm est experte en nanotechnologies, elle utilise les nanomatériaux magnétiques pour l’ingénierie tissulaire, et son équipe a démontré qu’une stimulation magnétique pouvait déclencher la différenciation cellulaire. En parallèle, elle explore le potentiel thérapeutique de nanoparticules et leur réactivité en environnement biologique, qui a conduit à la découverte récente d’un bio-magnétisme intracellulaire.