Portrait de Nabil Garroum, ingénieur de recherche au Laboratoire Physique Nucléaire et Hautes Energies

Interview Physique subatomique

Nabil Garroum est ingénieur de recherche au Laboratoire Physique Nucléaire et Hautes Energies (LPNHE - CNRS/ Sorbonne Université/Université Paris Cité), une unité mixte de recherche dont les programmes couvrent des enjeux de la physique des particules, des astroparticules et de la cosmologie. Certains de ces programmes se poursuivent dans le cadre de collaborations internationales auprès de très grandes infrastructures de recherche du monde entier, telles que des centres d’accélérateurs de particules et des observatoires.

Son parcours et ses fonctions

Nabil Garroum a d’abord fait une école d’ingénieur, avant de travailler sur les systèmes d’imagerie médicale, particulièrement sur des appareils de détection précoce des cancers du sein. Il était en charge d’améliorer le traitement de l’image pour permettre une aide au diagnostic aux médecins. Ensuite il se spécialise sur la conception de réacteurs d’avions. Passionné par la recherche, il saisit l’occasion d’intégrer le CNRS en 2008 et passe ainsi 12 ans à l’ENS en tant que responsable bureau d’étude et responsable mécanique.

Souhaitant revenir à ses premières amours que sont le calcul scientifique, il intègre le LPNHE. Au sein de ce laboratoire, Nabil Garroum exerce ses fonctions dans le service informatique. En tant que membre de l´équipe développement de ce service, il participe à l’élaboration de logiciels scientifiques pour des expériences de physique, ainsi qu’à la modélisation de systèmes d’ingénierie très complexes. Sa mission principale est de travailler sur l’intelligence artificielle afin de la perfectionner pour qu’elle soit en mesure de calculer presque instantanément grâce au développement de nouveaux algorithmes. Il a aussi des fonctions d’enseignement, notamment de co-encadrement de doctorants. Parmi ses autres missions essentielles il y a également celle de participer aux collaborations internationales et d’y représenter le CNRS et la France. Il a aussi à cœur de développer des technologies que des industriels ne développent pas et de faire de la valorisation pour faire rayonner le CNRS.

 

Ses projets en cours

Nabil Garroum estime que l’enjeu principal de son travail est de parvenir à avoir un impact positif sur la société civile. C’est la raison pour laquelle il s’intéresse tout particulièrement aux problématiques de réchauffement climatique, d’énergie ou encore de mobilité.  Ainsi, pendant la crise sanitaire due à la pandémie Covid-19, il s’est interrogé sur l’efficacité des systèmes de protection respiratoire. Grâce à des modèles respiratoires humains très performants générés par l’intelligence artificielle, il a mis au point des protections respiratoires innovantes qui font l’objet d’une valorisation.

À cet égard, Nabil Garroum souligne l’accompagnement précieux des agents du service partenariat et valorisation de la circonscription Paris-Centre du CNRS, qui doivent faire face, dans le domaine de la valorisation, à une multitude d’acteurs et à des procédures complexes. Il rappelle en effet que, contrairement au secteur privé, le CNRS encourage et aide à valoriser et diffuser les travaux des chercheurs et ingénieurs, ce qui permet aux agents accompagnés de développer des startups ou de vendre des licences.

Aussi Nabil Garroum constate que si le savoir-faire est essentiel dans la réalisation de de nouvelles technologies, cette dernière ne peut se faire sans la modélisation. On observe d’ailleurs le rôle clé des processus de modélisation dans les industries, spatiale, ferroviaire et de l’aviation, notamment. De plus, la modélisation permet de minimiser le coût de protoypage des expériences, auquel s’ajoute un gain de temps non négligeable. C’est également beaucoup moins polluant.

 

Ce qu'il apprécie dans son métier et les qualités nécessaires pour l'exercer

Nabil Garroum explique que son travail d’ingénieur dans le calcul, parce qu’il consiste à faire beaucoup d’abstractions, lui permet, pour son plus grand plaisir, de travailler dans beaucoup de disciplines différentes. Travailler aux frontières de diverses disciplines exige donc une curiosité très variée. Outre cette curiosité, Nabil Garroum estime que son travail d’ingénieur ne peut se faire sans qualités d’anticipation. C’est ainsi qu’il parvient à innover et à développer de nouvelles technologies, en analysant la base de nos besoins et en réfléchissant à comment rendre ces innovations accessibles au plus grand nombre. Au-delà de l’innovation, ce que Nabil Garroum apprécie particulièrement dans son travail, c’est développer le savoir-faire en interne pour, à la fois motiver les équipes, mais aussi former les ingénieurs de demain à l’exigence du CNRS.

 

Laboratoire de la circonscription Paris-Centre impliqué :