Les océans se mélangent beaucoup moins que prévu sous l’effet du changement climatique
L’océan est de nature dynamique, ce qui lui confère un rôle fondamental de thermostat planétaire atténuant le réchauffement climatique. Toutefois, en réponse au changement climatique, l’océan tend à se stabiliser de plus en plus depuis cinquante ans, à un rythme six fois supérieur aux estimations passées. C’est ce que démontre une étude menée par des chercheurs du CNRS, de Sorbonne Université, et de l’Ifremer dans le cadre d’une collaboration internationale. Le réchauffement des eaux, la fonte des glaciers et le dérèglement des précipitations forment une couche à la surface de l’océan qui se découple des profondeurs : comme de l’eau sur de l’huile, cette séparation limite le mélange océanique et rend l’atténuation du changement climatique par l’océan plus difficile. Par ailleurs, le changement du climat entraîne une intensification des vents qui a épaissi la couche de surface de l’océan de cinq à dix mètres par décennie depuis cinquante ans, rendant plus ardu l’accès vital à la lumière pour la majorité de la biodiversité marine vivant dans cette couche. Publiés le 24 mars 2021 dans la revue Nature, ces travaux mettent en évidence les conséquences du changement climatique et des activités anthropiques sur l’océan et la vie marine, ainsi que la capacité future de l’océan à jouer son rôle de thermostat global.
Laboratoire de la circonscription Paris-Centre impliqué dans cette étude
- Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques (Locean, CNRS/MNHN/Sorbonne Université/IRD)